Traversée des ombres et des lumières

Au bord de la péninsule, où tout a commencé.

C’était sur les contreforts de la terre, adossée à la montagne habitée de forêts secrètes et sauvages, face à la mer. Les cris des goélands au-dessus des flots peuplaient mon imagination. Les quelques cigales et grillons chantaient par intermittence. Le soleil posait ses bras puissants sur mes épaules. J’étais bien.

Alors, j’ignorais tout des lendemains, je demeurai légère des jours passés. L’instant se suffisait. L’instant me suffisait. Je vivais intensément ce moment.

Depuis, les années ont passé, les joies profondes, les chagrins violents, les douleurs perforantes, les choix, les tourbillons, les questionnements, les émotions arc-en-ciel, comme chacun, ici.

J’explore chaque jour comme un nouveau-né, époustouflée par les spectacles sans apparat du jour qui se lève, des perles de rosée sur la toile d’araignée entre deux tiges dressées dans le vent, du ballet des oiseaux saluant la vie renouvelée.

J’arpente chaque jour comme si j’avais amassé des siècles et des millénaires, assez pour rester éveillée, contempler le sommeil des êtres chers, puiser dans les mémoires oubliées un peu de sagesse. Je reste éveillée, assez pour évoluer vers un peu plus de patience, un peu plus d’être, accorder aux savoirs leur valeur, et aux savoir-être leur saveur.

Je parcours chaque jour comme le dernier et le premier de la vie possible. Parfois j’erre, parfois je vole. C’est ainsi que va la vie, dans l’infinie traversée des ombres et des lumières.

Carpe diem, disait le poète Horace.

Bonne traversée !

Traversée des ombres et des lumières

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